« Parce que tu ne peux pas continuer, parce que tu ne sais plus ni couper ni lier, tu lis. Tu cherches des livres qui te sortent du silence, des voix qui parlent la même langue que toi, cette langue très ancienne pulsée de perte et de désir, tu lis des femmes, tu graves leurs initiales (S.P., I.B., M.D., A.E., C.L.) dans ta cellule mentale, tu te construis une lignée, un panthéon de sœurs aînées. »
Cette sœur-là s’appelle Perséphone. Comme tant d’autres figures de la mythologie, elle a beaucoup à nous apprendre de nous-mêmes. Mais quoi ?
Gwenaëlle Aubry répond aujourd’hui avec sa subjectivité, dans le monde qui est le nôtre et qui est aussi celui de Lou Reed, Bowie et Radiohead… Elle réactive ainsi toute la puissance du mythe, se souvenant des mots de Yeats : « J’ai souvent eu l’idée qu’il existe pour chaque homme un mythe qui, si nous le connaissions, nous permettrait de comprendre tout ce qu’il a fait et pensé. »
G. Aubry © H. Assouline/Mercure de France
Gwenaëlle Aubry, Perséphone 2014, Mercure de France, 2016.