Par une série de chants successifs, Frontalier se fait poème des traversées imaginé au volant d’une automobile jouant à saute-frontière chaque matin entre France et Luxembourg. Son conducteur, Jean Portante, y murmure ses migrations d’enfance, celles de sa famille italienne venue travailler dans les mines et l’acier à Differdange (Luxembourg). Ainsi Frontalier serait l’épopée de toutes les frontières enjambées depuis Enée, fuyant sa ville de Troie, jusqu’au migrant d’aujourd’hui. C’est, de plein fouet, une façon chorale et rassérénante d’aborder Frontières, le thème choisi par le Printemps des poètes.
L’association Le PEROU fondée par Sébastien Thiéry en 2012 avec le jardinier paysagiste Gilles Clément et Chloé Bodart, rassemble artistes, architectes, chercheurs confrontés aux situations de grande précarité urbaine afin de magnifier et faire s’amplifier les gestes d’hospitalité qui s’y affirment. Occasion de faire entendre et présenter ce soir quelques actions : “Tout autour”, inventaire des actes d’hospitalité et quelques éléments d’un discours d’inauguration du Navire Avenir, futur bateau européen élaboré avec les marins sauveteurs de SOS Méditerranée.
Lecture proposée dans le cadre du Printemps des Poètes.
Jean Portante, Frontalier, Hydre éditions, 2021.