Lauréat du prix Édouard Glissant décerné par l’Institut du Tout-Monde, Koffi Kwahulé vient de publier Nouvel an chinois, un roman acerbe sur le repli identitaire français. Conscient d’une liberté d’expression étouffée entre une uniformisation à marche forcée et les replis qu’elle provoque en retour, sa vision drôle, impitoyable, ouverte et exigeante sert de combustible idéal au départ de feu des brûlots salvateurs du projet Expérience Ka.
Depuis quatre siècles, le tambour Ka accompagne les soirées lewoz, mais aussi les revendications des Antillais. Qui pouvait rendre meilleur hommage à cette musique traditionnelle que les deux artistes Casey et Sonny Troupé ? Elle, fille de Martiniquais élevée en métropole, a choisi le rap pour s’approprier sa culture d’origine, mettre sa pensée éruptive et ses mots incendiaires au service de l’intelligence. Lui, est un percussionniste dont le tambour Ka a été le premier instrument, un héritage des esclaves des anciennes plantations qu’il perpétue et confronte au jazz, à la soul, l’électro, la jungle ou le métal. Avec la flûtiste, chanteuse et percussionniste Célia Wa, ils dansent sur les braises encore chaudes d’un gwoka d’ici et de là-bas, attisés par une musique aussi furieuse, actuelle et libératrice que les aspirations qui les inspirent.
* Koffi Kwahulé est en résidence à l’Association Vagabond (Malakoff) dans le cadre du programme régional de résidences d’écrivains en Région Île-de-France.
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Koffi Kwahulé, Nouvel an chinois, Zulma, 2015.
À écouter – Casey, « Libérez la bête », Ladilafé/Anfalsch, 2010 – Sonny Troupé Quartet, « Voyages et rêves », Autoproduction , 2013 – Célia WA, « WA EP », Autoproduction, 2013.
Une soirée organisée en partenariat avec l’Institut du Tout-Monde et le festival Africolor.