Pompiste, philosophe et cinéphile, Beauvoire tient une station-service dans la banlieue parisienne, au milieu de nulle part. Loufoque et désabusé, il observe le monde passer (mères de famille stressées, VRP alcooliques, motards moroses, punks louches…), quand ce n’est pas les films de séries B sur qui, souvent, subliment son quotidien fragmenté. Il aime l’odeur de l’essence, Baudrillard, les notes de page, les tankers et cette étrange cliente japonaise fan de chips et de zombies. Bienvenue dans la banalité déjantée, joyeusement désemparée, du premier roman d’Alexandre Labruffe !
Olivier Hazemann, alias Lady Boy, dont la musique résonne comme une expérience faite de douceur onirique et de cauchemars sensuels, sur des rythmes tour à tour planants ou entrainants, a orchestré la mise en scène et composé la bande-originale de ce texte. Xavier Courteix, réalisateur, graphiste, photographe, à la sensibilité poétique et à la poésie acérée, a imaginé la bande-image veloutée de cette station. Benjamin Limonet, poète et pape à ses heures, lira des extraits du livre, parasité par l’hologramme de l’auteur. Un road-movie littéraire, sonore et cinéphile, dopé au super.
Alexandre Labruffe, Chroniques d’une station-service, Verticales, 2019.